Austérité gouvernementale et égalité des genres ne font jamais bon ménage!
En cette journée internationale de l’égalité de rémunération, la Table nationale des corporations de développement communautaire (TNCDC) a trouvé opportun de rappeler un élément essentiel : l’austérité financière qui se profile tant au provincial qu’au fédéral, au nom du sacrosaint équilibre budgétaire, déséquilibre une chose, c’est l’égalité des genres.
Les femmes premières victimes des coupes budgétaires
Au Québec, les dommages collatéraux de ces coupes budgétaires imposés à tous les ministères et organismes vont se faire ressentir, surtout chez les femmes. La CNESST alarmait récemment de l’impact disproportionné de ces coupures notamment sur les femmes qui tentent de réclamer justement l’équité salariale, quelle ironie!
Par ailleurs, ce sont encore une fois les postes dans les domaines traditionnellement « féminins » : l’éducation, la santé, l’administration, etc., qui vont être les plus affectés à terme par ces coupures. Des emplois qui par ailleurs sont déjà sous-évalués et sous-payés. En plus de fragiliser nos services publics, les coupures en cours et à venir vont mettre à mal le filet social, alors que le Québec traverse une des pires crises sociales de son histoire, menaçant la dignité et le bien-être de sa population. Pourtant, l’accès à des services publics universel et gratuit de qualité est la pierre angulaire d’une stratégie de lutte efficace contre la pauvreté, l’exclusion sociale et les inégalités de genre, notamment.
Le milieu communautaire à bout de souffle et inquiet.
Le milieu communautaire, aux prises avec un sous financement chronique et proche du point de rupture, est particulièrement inquiet de cette situation, mais en est aussi victime. Majoritairement composé de femmes le milieu compte sur des taux horaires (24, 29$/h) largement en deçà de la moyenne nationale (32, 39 $/h ). En plus de ne pouvoir faire face aux demandes grandissantes et toujours plus complexes, certains organismes communautaires sont contraints de maintenir leurs travailleuses et travailleurs dans la précarité. L’austérité budgétaire est une épée de Damoclès qui plane sur le milieu et qui fait craindre le pire à venir. En continuant à sous-financer le milieu communautaire, le gouvernement participe à appauvrir une majorité de femmes qui tiennent à bout de bras et à bout de souffle, un filet social déjà fragilisé.
L’inégalité de revenu est celle qui nuit le plus aux femmes à l’heure actuelle. Pour améliorer leur condition de vie, une des actions les plus concrètes serait de lutter véritablement pour l’égalité de rémunération et l’équité salariale, en revalorisant leur emploi et leur salaire, non pas en menaçant leur poste. Le Québec est KO, il a besoin d’un coup de main, pas d’un coup de tronçonneuse dans ses dépenses publiques!
Caroline Moreau, présidente, TNCDC
Marie-Line Audet, directrice générale, TNCDC
Ophélie Couspeyre, agente de recherche, TNCDC